Les gouvernements français et russe sont convenus d’un accord de dédommagement pour la non-livraison des Mistral. Le coût direct pour la France est de 850 millions d’Euros plus la gestion de deux navires maintenant inutiles.
Dans la circonstance présente, le refus d’honorer ce contrat non seulement porte un coup au crédit de la France et grève son budget, mais surtout entérine sa dépendance envers les Etats-Unis en matière de politique étrangère, dans la continuité de l’ère Sarkozy. Dans le contexte géopolitique actuel, la production d’armements et leur vente éventuelle sont une condition de l’exercice de notre indépendance nationale. Ce sujet est trop sérieux pour être traité sans une doctrine et une stratégie claire au service des intérêts du peuple français et sous contrôle strict de l’Etat.
Dangereux et incohérent, l’atlantisme du gouvernement contribue à figer les positions des acteurs de la crise ukrainienne. Alors que notre gouvernement vend sans vergogne des armes aux monarchies du Golfe, cette politique de doubles standards ne peut que susciter une amère ironie. Cette décision nous éloigne de la Russie ce qui est une erreur : elle doit en effet rester un partenaire important de la France dans le cadre d’une politique pour la paix et la coopération. Le maintien des sanctions nuit donc aux intérêts de la France et des Européens.
Djordje Kuzmanovic – Secrétaire national du PG – International et défense Aurélien Saintoul – Commission International et Défense – See more at: