Dimanche 25 janvier, le peuple grec vote. Une victoire de Syriza pourrait changer la situation non seulement en Grèce mais dans toute l’Europe, et en France en particulier, en rompant pour de bon la chaîne de l’austérité.
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Dimanche 25 janvier, le peuple grec vote. Une victoire de Syriza pourrait changer la situation non seulement en Grèce mais dans toute l’Europe, et en France en particulier, en rompant pour de bon la chaîne de l’austérité.
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Le meeting de soutien à Syriza du 19 janvier 2015 à la salle Japy (Paris 11) rentrera sans doute dans les annales. Comme le fut celui de fondation du non de gauche au TCE le 17 mars 2005, dans le même lieu, soit le jour même où les sondages annonçaient pour la première fois le « Non » en tête. Même diversité, même unité, même dynamique d’élargissement au service d’un but commun : cette fois la victoire de Syriza. Et il est désormais tout à fait possible que, comme la victoire du « Non » le 29 mai 2005, le résultat du 25 janvier 2015 en Grèce satisfasse les 2000 personnes massées lundi à Japy.
Policièrement parlant, disons-le, les preneurs d’otages de Charlie Hebdo et de la supérette kasher de la Porte de Vincennes étaient des rigolos. Certes ils ont fait un carnage qui a remué le pays dans ses profondeurs. Mais le principe d’une prise d’otages est de sauver les preneurs d’otages. Et ils y laissèrent leur vie. On ne peut pas grand-chose contre des candidats au suicide.
C’est pourquoi la mise en cause des services de sécurité français n’a pas de sens. La réforme des renseignements généraux peut être montrée du doigt. C’est en effet un défaut de renseignement qui est en cause. Mais il faudrait pour cela critiquer l’austérité imposée à cette direction et contester les regroupements opérés au nom justement de la lutte anti-terroriste.
Voici la contribution écrite par Jean-Luc Mélenchon sur le « Droit au blasphème » dans le « Dictionnaire de la laïcité » publié chez Armand Collin. Il rappelle qu’en République, le blasphème n’existe pas.
Un blasphème est un discours jugé insultant à l’égard de ce qui est vénéré par les religions ou de ce qu’elles considèrent comme sacré. Mais « le blasphème n’est scandaleux qu’aux yeux de celui qui vénère la réalité blasphémée » a dit Pierre Bayle au XVIIème siècle. Aucune loi n’institue un espace sacré dont le contenu serait placé hors du champ de la loi librement débattue. Il n’y a donc pas de blasphème « objectif ». La notion de blasphème étant strictement religieuse, il existe du point de vue d’une société laïque une liberté de pensée et d’expression qui ne reconnait pas la limite de l’espace imaginaire déclaré comme sacré par les religions. Il n’y a donc pas de droit au blasphème puisque le blasphème n’a aucune réalité ni dans l’ordre de faits observables ni dans l’ordre juridique. Le « droit au blasphème » est donc aussi total que celui d’injurier le Père Noël.
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Je voudrais résumer ma façon d’analyser et de proposer dans le moment. Elle n’a rien à voir avec la vision politicienne de « l’union nationale », nouvelle case dans laquelle des commentateurs sans imagination ni vergogne veulent à tout prix faire rentrer tout le monde. Pour être embrigadés il suffit de refuser de répondre à une incitation à entrer en polémique avec Hollande ou Valls dans un moment comme celui que nous vivons. Pour moi, l’acteur principal du moment, qui a été « à la hauteur de la situation », c’est le peuple ! Son mouvement spontané n’est récupérable par personne ! Mieux : son indépendance est la garantie de sa force et de son unité sur le contenu exigeant qu’il a imposé dans la rue.
La semaine écoulée constitue évidemment un moment historique. Face à des assassinats politiques de djihadistes, rien n’était écrit à l’avance. Nous étions en plein déferlement « Lepéno/Zémmourien ». Le matin même Houellebecq, invité spécial de France Inter, voyait crédibiliser sa fiction délirante : « La France, un État Islamiste ? Houellebecq l’anticipe seulement de 10 ans » a pu dire un auditeur sans aucune contrepartie d’un journaliste. L’intention des tueurs et de leurs commanditaires était claire : susciter des réactions de haine, de division, d’appels à la vengeance, de racisme, tout ce qui peut alimenter le choc des civilisations. Ils ont échoué : face à eux s’est dressé, à l’inverse, la fraternité et un fort attachement à la laïcité. Nul doute que le profil politique des victimes de Charlie a donné le ton. Au-delà du symbole planétaire qu’il est devenu, on ne peut dire « JeSuisCharlie » au nom de valeurs profondément inverses à celles du journal. Car ne nous y trompons pas, même si Charlie était « pluriel » dans sa rédaction, ce sont bien des « nôtres » qui ont été ainsi attaqués en premier comme le furent il y a quelques mois les dirigeants du Front Populaire Tunisien. C’est le combat pour la liberté d’expression, contre l’obscurantisme, tous les intégrismes, tous les fascismes, tous les racismes et pour la laïcité sur lequel on a tiré avant que les tueurs ne visent d’autres cibles : policiers et personnes de confessions juive ou présumées telles.