«

»

Sécurité ou laïcité ?

Policièrement parlant, disons-le, les preneurs d’otages de Charlie Hebdo et de la supérette kasher de la Porte de Vincennes étaient des rigolos. Certes ils ont fait un carnage qui a remué le pays dans ses profondeurs. Mais le principe d’une prise d’otages est de sauver les preneurs d’otages. Et ils y laissèrent leur vie. On ne peut pas grand-chose contre des candidats au suicide.
C’est pourquoi la mise en cause des services de sécurité français n’a pas de sens. La réforme des renseignements généraux peut être montrée du doigt. C’est en effet un défaut de renseignement qui est en cause. Mais il faudrait pour cela critiquer l’austérité imposée à cette direction et contester les regroupements opérés au nom justement de la lutte anti-terroriste.


Les lois anti-terroristes ont cela de commun qu’elles ne visent pas à répondre à des faits mais qu’elles utilisent un état de l’opinion pour pousser leurs pions sécuritaires. Celles de Sarkozy comme de Le Pen ne font pas exception à la règle. Tout au contraire. Quand admettra-t-on que la prétendue guerre contre le terrorisme est un échec complet et que les logiques militaires ne peuvent servir de référent pour l’action publique ? Le discours de Hollande sur le porte-avions Charles de Gaulle ne laisse voir aucune inflexion par rapport au cours suivi sous Sarkozy.
La réponse à la manifestation du 11 janvier n’est donc pas à rechercher dans une cinquième loi sécuritaire anti-terroriste, depuis qu’Hollande est au pouvoir. Elle est dans la stricte application de la laïcité et de l’égalité des citoyens. Tel était le message de la manifestation du 11 janvier.

François Delapierre