La population de Grèce a élu avec Syriza et Alexis Tsipras un parti de gauche au gouvernement. Ils y associent un espoir fort: l’espoir d’une vie meilleure et de l’abandon d’une politique de restrictions souvent décrite comme sans alternative (la politique d’austérité), qui réduit drastiquement les dépenses publiques et épargne dans le même temps les millionnaires sur le plan fiscal.
Réponse du Parti de Gauche à l’invitation du PS
Le lundi 30 mars, le PS a envoyé une invitation au PG pour une rencontre. Voici la réponse d’Eric Coquerel au nom du Secrétariat national de notre parti
- Jean-Christophe Cambadélis
Premier secrétaire du Parti Socialiste
10 Rue de Solférino
75007 Paris
Paris le 31 mars
Monsieur le premier secrétaire,
Votre directeur adjoint de cabinet a bien voulu nous proposer par un mail de trois lignes ce lundi soir une rencontre dans le cadre des « consultations » avec les formations de gauche, que vous pensez nécessaire après votre terrible défaite. Nous avions entendu parler de cette initiative dans la presse la semaine dernière et, bien que cette invitation soit lancée en dernière minute et avec une désinvolture qui signale votre désarroi, nous sommes sensibles au fait que vous ayez distrait le temps précieux de votre directeur adjoint pour nous adresser ce message.
La droite l’emporte, notre gauche résiste
Insurrection civique froide
Le second tour n’a pas plus intéressé les citoyens que le premier. Au contraire, l’abstention progresse encore légèrement en franchissant la barre des 50 %. Alors que les seconds tours mobilisent en général plus les électeurs que les premiers. C’est le signe d’une crise civique confirmée. A l’abstention s’ajoute un niveau record de bulletins blancs et nuls : 1,6 millions soit plus de 8 % des votants. Ceux-ci sont particulièrement nombreux dans les cantons où des accords d’appareil, notamment entre le PS et le PCF, avaient conduit des candidats à se retirer artificiellement. Ainsi la part des blancs et nuls atteint-elle 25 % des votants à Aubervilliers ou Pantin. En ajoutant nationalement les blancs et nuls à l’abstention, on arrive à une très large majorité de 2/3 des citoyens refusant de choisir parmi les candidats présents au second tour. On ne peut mieux dire la crise de représentation qui touche une fois de plus le système politique issu de la Vème République. La légitimité des conseils généraux, déjà indécise faute de compétences stabilisées dans la loi, n’en sera que plus altérée.
Dire stop à l’Allemagne
Le conseil des ministres franco-allemand demain sera un moment œcuménique à la gloire de l’amitié franco-allemande.
Pendant ce temps, l’Allemagne fait la pluie et le beau temps en Europe. Son intransigeance égoïste est lourde de danger.
Elle est à la manœuvre pour asphyxier la Grèce. Elle a voulu en faire un laboratoire économique, elle veut en faire un laboratoire politique.
Elle impose l’austérité qui étouffe l’austérité et accroît le chômage.
Le « modèle allemand » plonge l’économie européenne dans la déflation.
Même la Commission européenne a ouvert une enquête pour « déséquilibres excessifs » contre les excédents commerciaux prédateurs.
L’ordolibéralisme allemand annexe l’Europe.
La France devrait proposer un autre chemin. Encore faut-il que ses dirigeants le proposent !
Jean-Luc Mélenchon
Au lendemain du deuxième tour
Ainsi, Manuel Valls rejette la déroute des départementales sur la « division » et pas sur sa politique qui reste inchangée. C’est se moquer du monde tant, nous l’avons expliqué sur tous les tons, alliés inclus, que le « Pacte de responsabilité » n’était en rien une politique de gauche. Mais il n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Qu’ont dit les urnes dimanche ?
Le premier parti, et de loin, est celui de l’abstention. Le taux des bulletins blancs et nuls atteint des niveaux inégalés. La distance avec les échelons élémentaires de la République se creuse. Cela ne peut pas être sans effet sur l’avenir de la Ve République. Dans ce marasme, la progression du Front national interroge profondément les partis tels que le nôtre qui visent à ouvrir une voie progressiste à l’état d’urgence citoyen qui règne dans ce pays. En tous cas, la preuve est faite que le sigle national fonctionne, contrairement à ce que nous ont expliqué Europe-Écologie-les Verts (EELV) et le Parti communiste français de Pierre Laurent, lequel n’a pas hésité à donner dans l’union sans contenu avec le PS au moment où il faut justement du contenu.
Car une chose est sûre, François Hollande ne pourra pas rassembler la majorité qui lui a permis d’accéder au pouvoir sans changer profondément de ligne. Le « Pacte de responsabilité » et la politique européenne sont deux points qui nécessitent une inflexion majeure.
François Delapierre
Pour une nouvelle alliance populaire
Ce soir, L’extrême droite, et la droite à sa remorque, remportent un succès écrasant. Mais c’est davantage qu’un résultat électoral.
Leur victoire montre que notre culture de la fraternité humaine, notre idéal de liberté personnelle, notre aspiration à l’égalité sociale et au partage des richesses, notre conscience de l’intérêt général humain face à la catastrophe écologique qui s’avance, tout cela n’est plus la culture commune dominante de la société française.
Pour une nouvelle alliance populaire- déclaration de Jean-Luc Mélenchon
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A mes amis qui pensent que les partis n’ont plus de raison d’être
De nos jours défendre la nécessité d’avoir des partis politiques est presque suicidaire tant le discours général veut que les partis soient dépassés et représentent des obstacles à la démocratie. Disons-le tout net si quelqu’un était capable de me proposer une autre forme d’organisation efficace et plus démocratique, je dirais oui tout de suite. Mais j’ai longtemps cherché, fréquenté tous les collectifs, appels, revues, réseaux divers pour arriver à la conclusion que certes les partis étaient énervants par de nombreux aspects mais que personne n’avait trouvé comment les remplacer de manière durable.