Vient de s’ouvrir au Sénat le débat sur le projet de loi Hamon en faveur de l’économie sociale et solidaire. Si celui-ci a le mérite de donner un coup de projecteur sur les pratiques de ce secteur alternatif de l’économie, il fait fi des fondamentaux qui en forment le socle historique, comme levier de transformation sociale et écologique.
le Front de Gauche appelle à une marche le 1er décembre
Contre l’injustice fiscale et sociale, le Front de Gauche appelle à une grande marche le dimanche 1er décembre à Paris pour une révolution fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA. Cette marche se dirigera vers le « portique » de Bercy, symbole de la politique du gouvernement Ayrault plus favorable au Medef et à la finance qu’aux salariés et à la grande masse de la population.
La goutte d’eau et la marée
Ca n’a pas traîné. Quarante-huit heures après notre proposition d’une marche pour une révolution fiscale contre les privilèges, Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, déclare que la hausse de la TVA prévue au 1er janvier pourrait être la « goutte de trop ». Dès le départ, cette mesure cumule la palme de l’imbécilité économique et de l’injustice sociale. La TVA frappe davantage les petits revenus que les gros et s’abat sur la consommation populaire au moment où celle-ci recule pour la deuxième fois seulement depuis 1945. Voilà en quoi consiste la politique de l’offre vantée par Hollande : se faire étrangler en France pour mieux vendre à l’étranger, engraissant les actionnaires et polluant la planète. Car la hausse de la TVA est le pendant de la décision plastronnée par François Hollande lors d’une conférence de presse élyséenne d’un crédit d’impôt de vingt milliards d’euros au patronat au nom de la compétitivité. Ce privilège est distribué sans aucune contrepartie sociale ni environnementale, donc sans que l’intérêt général y ait la moindre place. Il s’agit d’un pur cadeau, ce qu’avoua à sa manière Moscovici en annonçant que le crédit d’impôt ne serait pas contrôlé. On ne contrôle pas les cadeaux. Il est même des gens qui les revendent.
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
A la veille du centenaire du déclenchement de la première guerre mondiale, il faut que la commémoration du 11 novembre 1918 soit un temps utile à la réflexion de chaque citoyen. La victoire de 1918 et l’extraordinaire résistance des populations aux malheurs ne doivent pas servir de prétexte pour effacer la principale leçon tirée alors : plus jamais ça ! Qu’a-t-il été fait de cette espérance après que tant de guerres coloniales, ou impérialistes, tant d’expéditions désastreuses aient eu lieu de nouveau ? Il ne serait donc pas acceptable que tout soit ramené aujourd’hui à une apologie de l’unité nationale qui est précisément l’éteignoir de toute réflexion. Il ne serait pas acceptable que soient effacés les sujets qui font débats à propos de mémoire. Par exemple à propos des « fusillés pour l’exemple ». Héroïques résistants à la tuerie industrielle que fut cette guerre, ils doivent être pleinement et entièrement réhabilités pour l’honneur du pays et de leur famille, comme exemples et sujet de réflexion.
Plus de 1000 plans sociaux en 1 an: seul le gouvernement reste optimiste
La France est en train de remonter la pente, disait Jean-Marc Ayrault le 4 novembre. Ce sont pourtant plus de 50 000 emplois directs qui sont menacés par les nouveaux plans sociaux. En Bretagne, la droite et le patronat savent jouer du « sentiment breton » pour faire croire qu’il y aurait une réponse spécifique : patrons, salariés, agriculteurs, transporteurs routiers mains dans la main pour sauver la Bretagne. Mais quelle Bretagne ? Celle des algues vertes ? Des élevages intensifs de poulets et de porcs responsables des montagnes de lisiers qu’il devient difficile d’éliminer ? Celle des abattoirs avec leurs bas salaires et leurs mauvaises conditions de travail avec leur cortège de troubles musculo-squelettiques ? Et pour quelles revendications ?
Standards and Poors : Les crocodiles ne lachent rien ! Nous non plus !
En dégradant une nouvelle fois la note de la France, l’agence de notation nord-américaine démontre que tous les « sacrifices », « efforts » et autres spoliations sociales imposées par Nicolas Sarkozy puis François Hollande n’auront servi à rien.
Aucun des sacrifices infligés au peuple n’attendrira jamais les financiers.
Alors à quoi bon payer encore un tribut ? Pourquoi offrir 20 milliards de crédit d’impôt aux actionnaires, sans contrôle fiscal, si c’est pour que les gardes chiourmes des agences de notation en réclament encore davantage ?
Jean-Marc Ayrault doit cesser de cajoler les puissants. Il doit renoncer à prendre 7 milliards d’euros supplémentaires avec sa hausse de la TVA qui finance une partie de ce cadeau insupportable.
Bercy doit cesser d’être le portique du MEDEF !
On va le lui dire le 1er décembre prochain en marchant pour la Révolution fiscale !
Jean-Luc Mélenchon
Le tour de passe-passe de Cuvillier
Le ministre des transports a présenté son projet de réforme ferroviaire le 16 octobre. Il sera discuté au Parlement au printemps. Une réforme ferroviaire, oui mais pourquoi faire ? On nous dit qu’il s’agit de répondre aux problèmes majeurs posés par la précédente réforme de 1997. Elle avait démantelé l’ancienne SNCF en créant à côté d’elle Réseau Ferré de France (RFF), un nouvel établissement chargé des infrastructures. Les conséquences de ce démantèlement sont connues : cloisonnement des activités qui conduit à une désorganisation du travail, dégradation du service, entretien défaillant des voies, course à la productivité… Cette séparation n’avait pour autre raison que de satisfaire au dogme de la concurrence libre et non faussée. Il s’agissait de permettre l’ouverture à la concurrence du rail, en garantissant le « libre » accès de tous les opérateurs au réseau. Une partie du trafic ferroviaire est d’ores et déjà libéralisé. C’est le cas du fret et du transport international de voyageurs. On en connaît l’effet : le transport de marchandises par le fret ne cesse de diminuer, à rebours de ce qui serait nécessaire pour diminuer massivement les émissions de gaz à effet de serre.
Réforme des retraites touchée… coulons la !
La réforme des retraites vient d’être retoquée à l’unanimité au Sénat. Le Parti de Gauche se félicite que cette loi de régression sociale soit ainsi touchée. Il est désormais possible de la couler. Lors du 1er passage à l’assemblée nationale elle n’avait en effet pas obtenu de majorité absolue. Il suffit donc lors de son passage final que les 47 députés de gauche abstentionnistes – dont le groupe EE-LV et plusieurs socialistes – aillent jusqu’au bout de leur conviction en rejoignant ceux du Front de Gauche dans leur opposition à cette loi et elle ne passe pas ! Ces parlementaires du PS et d’EE-LV n’ont pas été élus pour faire pire que la réforme Sarkozy. Le Parti de Gauche les appelle donc solennellement, ainsi que plus largement tous les député-e-s de gauche, a, enfin, dire clairement non.
Eric Coquerel, Secrétaire national du Parti de Gauche
Vive l’impôt… républicain
Au cimetière des promesses enterrées de Hollande, nos pensées se tournent cette semaine vers sa grande réforme fiscale. Cet engagement promis les yeux dans les yeux aux électeurs fut prématurément fossoyé par Cahuzac en plein Mots croisés face à Jean-Luc Mélenchon : « la réforme fiscale ? Elle est faite ! ».