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L’autre budget
Autrefois, il n’y a pas si longtemps, le débat budgétaire était le plus important d’une année parlementaire.Chacun, avec des jouteurs reconnus, se faisait fort d’y incarner le clivage gauche-droite. C’en est devenu la négation. Il s’est même trouvé des députés « de gauche », enfin du P « S », pour réclamer une ponction supplémentaire sur la consommation populaire à travers une hausse record de la TVA. A croire qu’ils préfèrent les satisfecit de la Commission européenne à ceux de leurs mandants. Sinon ils auraient applaudi la proposition de Sarkozy qui n’allait pas jusque-là. Seul Valls l’avait alors fait. Reconnaissons-lui le mérite de la continuité, en pire. Les autres avaient rebaptisé anti-sociale cette TVA pour mieux prendre le contre-pied de Sarkozy. Il ne fallait pas tout brouiller. Autrefois.
TRANSITION et ÉCOSOCIALISME, Le VIGAN
ASTRID
Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) qui oriente pour l’essentiel la politique nucléaire de la France travaille depuis un demi-siècle sur deux filières, la fusion nucléaire avec la cons-truction d’Iter à Cadarache (gouffre financier et fiasco programmés), et le projet de construc-tion du réacteur Astrid à Marcoule (Gard).
Ce réacteur dit de 4ème génération est la relance de la filière plutonium après les échecs de Phénix et de Superphénix.
Le plutonium est la pire matière jamais élaborée par l’industrie humaine, d’une très haute dangerosité (quelques Kg suffisent pour une explosion atomique). On le trouve dans les combustibles usés des réacteurs, une fois produit il reste radioactif pendant deux siècles…. ».
Risques considérablement augmentés puisque Marcoule repose sur une zone de risque sismique encadrée de deux failles actives supportant la poussée de la plaque Afrique, celle de Nîmes et d’Alès-Cévennes.
De plus, les doutes exprimés au Sénat et la réfutation par l’Agence de Sécurité Nucléaire de justifier la construction du réacteur de 4ème génération par la transmu-tation des déchets les plus difficiles à gérer, enlèvent donc au projet Astrid toute légitimité !
Projet de loi relatif à « la transition énergétique pour la croissance verte »
- Comment, une politique de l’offre fondée sur une consommation toujours plus grande peut-elle être compatible avec la sobriété et l’efficacité énergétique dont nous avons besoin ?
- Comment considérer l’électricité nucléaire comme propre alors qu’elle engendre des risques et des pollutions à très long terme que le gouvernement refuse de considérer à sa juste dangerosité ?
- Comment considérer qu’elle assure à la France une indépendance énergétique alors qu’elle nécessite l’extraction de minerais hors de notre territoire national ?
- Et surtout, comment imaginer une seconde que le financement de la transition écologique puisse être effectif alors que le ministère de l’écologie, sous Hollande comme sous Sarkozy est l’un des principaux touchés par l’austérité ?
Même drapée dans une volonté de développer les Énergies renouvelables et la rénovation thermique, et ornée d’un « chèque énergie » (pis-aller pour les revenus les plus faibles), ce projet de loi condamne la France à une dépendance au nucléaire pour plus d’un siècle.
Ce projet de loi ne respecte aucune des recommandations du rapport parlementaire ni de la Cour des comptes sur le coût du nucléaire.
La bifurcation écologique à opérer est d’ampleur, elle nécessite une vision politique de long terme, un projet ambitieux d’écosocialisme décliné en une planification écologique d’envergure, reconsidérant nos modes de consommation et de production, nos déplacements et l’étalement urbain, remettant en cause le productivisme et l’extractivisme qu’ils nécessitent, afin de permettre de sortir de la crise sociale et environnementale mondiale dans laquelle le capitalisme vert nous entraîne sournoisement.
Devenir citoyen avec la 6e république
Gros succès médiatique à la fête de l’Humanité samedi 13 septembre. Les preneurs de son et les cameramen se sont bousculés massivement devant le stand du PG. Il s’agissait de ne pas rater le rendez-vous annoncé dans la matinée de Jean-Luc Mélenchon et de Jérôme Kerviel. On peut imaginer que certains organes de presse n’avaient pas déplacé leurs reporters sans arrière-pensée. Une photo du porte-parole du Front de Gauche parfois caricaturé en sans-culotte couteau entre les dents frayant avec un trader repris de justice sont des ingrédients qui promettent de l’audience ou de faire vendre du papier sans parler de l’exploitation possible d’équivoques habilement suscitées. Même si pourtant Jean-Luc Mélenchon a pris soin d’emblée d’éliminer la moindre ambiguïté : « Nous ne souhaitons pas à nos enfants de faire ce boulot. Mais nous défendons Jérôme Kerviel parce qu’il est un homme et un homme droit. »
La 6e c’est urgent !
La 5e République n’en finit plus d’agoniser. L’Elysée est le théâtre d’un vaudeville permanent depuis des mois. François Hollande est désormais le président le plus impopulaire de l’histoire des sondages avec à peine 13% d’opinions favorables. Le gouvernement Valls 1 aura été le plus court depuis 1958 si l’on excepte ceux interrompus par des élections législatives prévues de longue date ou le décès du président Pompidou. Thomas Thévenoud est devenu le ministre le plus éphémère de la 5e République en étant renvoyé à peine 9 jours après sa nomination. Cette déliquescence politique est la conséquence logique et prévisible de l’enlisement économique et de l’aggravation du chômage. Mais le régime est atteint en son cœur : la présidence de la République.