UNE SITUATION SOCIALE EXPLOSIVE…c’est ainsi que nous pourrions résumer l’intervention de Michel Marchand secrétaire de l’UL CGT que nous avions invité tout de suite après l’assemblé générale du comité de petite Camargue du PG, ce samedi 16 novembre 2013 à VAUVERT.
1000 personnes poussent chaque année, pour la première fois, la porte de l’UL CGT de VAUVERT, pour une population de 30 000 salarié-es sur le territoire de petite Camargue (5 cantons du sud Gard)
Parmi elles 200 sont en situation de harcèlement sexuel ou moral à la merci de petits patrons ou de petits chefs qui n’ont même plus conscience des limites de leur pouvoir.
Pour tous les autres ce sont des histoires de licenciement économique ou pour faute. Dans ce dernier cas, l’imagination des employeurs pour « bidonner » un licenciement est inépuisable.
Les plus faibles, les plus précaires sont les femmes seules avec enfant qui se retrouvent dans des emplois fragiles, usants, instables. On voit arriver des cas incroyables, par exemple ce père qui reversait au patron le salaire de son fils une fois que l’entreprise avait touché les aides. Ou encore ces femmes qui donnaient un mois de leur salaire en caution pour être embauchées et garantir leur docilité.
Pas besoin d’aller chercher plus loin les conditions de travail et d’absence d’hébergement des milliers de saisonniers de l’été ou de tous les semi clandestins des propriétés agricoles, un jour Marocains, un autre jour latino américains…
Cette masse de salarié-es est dans une logique de survie, de prise de risque permanente au travail. Pas de perspective d’amélioration et de stabilité, pas de vision de l’avenir, des objectifs financiers très faibles (le RSA, un petit SMIC).
A côté de ces emplois précaires dans le sud Gard, émergent une série d’entreprises appartenant à des groupes mondialisés comme PERRIER, la VERRERIE, SMURFIT KAPPA, ROYAL CANIN …qui dégagent des taux de rentabilité à 2 chiffres et peuvent acheter la paix sociale avec de bons salaires et beaucoup de paternalisme.
Cela n’empêche pas, bien sur, les conflits sociaux récurrents et les situations de crise quand les appétits des financiers se déchainent comme à BRICO DEPOT, UNION PISCINE, MIDI PRINT…
Chez ANTIX il à suffit que 4 actionnaires reprennent leurs billes pour mettre l’entreprise au tapis et permettre une belle opération financière. Combien d’emplois perdus ? De vies foutues ?
Aux SALINS les propriétaires ont dénoncés tous les accords soit une perte de 200 à 400 euros par mois pour chaque salarié-e et une centaine de licenciements à la clé !
La CGT avec ses 1200 adhérent-es a largement contribué à mobiliser 56,5% de salarié-es inscrits aux élections prud’homales. Le rapport de force pour les salariés est malgré tout écrasant. Aux conditions de travail dégradées s’ajoutent toutes les autres difficultés de la vie pour se loger, élever ses enfants, payer les factures…
Comment ne pas comprendre la confusion qui peut régner dans les esprits ? Et de plus en plus la rage qui se mêle à l’abattement…pour le meilleur et pour le pire.
A ce moment, nous voyons combien l’enjeu est politique. Se parler, agir et créer ensemble, ce sont là des formes de résistance.
Mais il faudra bien un jour proche que l’évidence s’impose : Le changement commence par un autre partage des richesses et se poursuit par un investissement massif dans l’humain et dans la planification écologique. Les salarié-es et les syndicats seront au cœur du processus.
PM.
1 Commentaire
BORG
22 novembre 2013 à 10 h 25 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Très bien de dénoncer les petits patrons, les petits commerçants,les PME qui, non seulement exploitent leurs employés avec des mots sympas, amicaux : dépassements d’horaires, utilisation des téléphones véhicules perso, demandes de petits services sans contreparties, etc… Mais qui fraudent à tout va, le fisc par fausses factures, doubles comptabilités ; Qui fraudent leurs fournisseurs : en trichant sur les livraisons, en s’approvisionnant dans les grandes surfaces… ; qui fraudent leurs clients, fausses tares des balances, …
L’écosocialisme pourra résoudre l’affaire, à conditions d’entrer dans les détails qui faussent la démocratie, la vie en société…
André BORG, Comité LE VIGAN
andre_borg@hotmail.fr