Les émissions de CO2 ont désormais atteint des proportions jamais égalées depuis le début des mesures de concentration de gaz carbonique. Dans les négociations sur le climat, la barre des 400 ppm (parties par million de molécule d’air) a toujours été jugée comme un niveau à ne pas franchir. Les scientifiques estiment que ce chiffre n’atteignait pas 280 ppm avant la révolution industrielle. Un tel niveau d’émissions est à mettre en relation avec le fait que les températures moyennes n’ont jamais été aussi élevées depuis 10 000 ans. Si cette tendance se poursuit, la température moyenne pourrait bien se réchauffer de 4° à 6°. Or une augmentation de plus de 2° est considérée comme dangereuse. Autant dire que nous sommes entrés dans une zone de turbulences. On pourrait donc penser qu’il y a urgence et que le gouvernement, qui de plus comprend des ministres EELV, va se dépêcher de proposer des politiques de rupture, notamment en termes de transition énergétique. Or un an après, on attend toujours des mesures concrètes. Ou plus exactement, les seules propositions actuelles concernent le bradage au privé de la production énergétique : privatisation des barrages hydrauliques, cession d’actifs d’EDF, GDF et Areva. Exactement le contraire de ce qu’il faudrait faire pour mettre en œuvre la transition énergétique.
Dans sa conférence de presse, F. Hollande a annoncé qu’il chargeait son premier ministre de lui proposer un plan d’investissements dans le domaine des transports. Or déjà des km de nouvelles autoroutes ont été annoncés lors de la conférence environnementale de septembre. Si on ajoute l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les émissions de CO2 ne sont pas prêtes de baisser alors que déjà les obligations de la France en termes de réduction des gaz à effets de serre ne sont pas respectées. Pourtant c’est bien par une relance écologique, dans le secteur des énergies renouvelables, dans l’isolation des bâtiments, avec la recherche d’efficacité énergétique dans tous les secteurs que l’on peut réindustrialiser la France et donc créer de l’emploi.
Mais que ce soit le président de la République, son premier ministre ou son ministre de l’économie, ils n’ont jamais été très intéressés par le sujet et leur ralliement à la politique de l’offre aggrave cette orientation qui tourne le dos à l’écologie. Plus que jamais notre projet écosocialiste est indispensable.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche