Le budget 2014 a été voté mercredi 26 novembre par le gouvernement portugais des droites unies (Parti Social Démocrate et Centre Démocratique et Social – Parti Populaire), le pire de tous depuis la mise en place de l’austérité en 2011 et probablement depuis l’accès à la démocratie en 1974.
La ligne choisie va au-delà des économies et reflète une véritable offensive idéologique conforme aux attentes de la Troïka et du capitalisme financier :
- transfert inédit des richesses du travail vers le capital avec l’augmentation de 30% de l’impôt sur les revenus (IRS) du travail, quand dans le même temps le gouvernement décide une baisse de 10% de l’impôt sur les bénéfices des entreprises,
- augmentation du temps de travail dans l’ensemble des services publics de 35 h à 40 heures par semaine,
- attaques contre les salaires et les retraites avec la mise en place d’une taxe progressive en fonction des revenus de 2,5% jusqu’à 12% à partir de 650 euros de revenus.
Le budget voté par la droite est rejeté à gauche. Le Bloc de Gauche, le Parti Communiste et les Verts demandent la démission du gouvernement et des élections anticipées. Le Parti socialiste a voté contre et souhaite des élections, mais par opportunisme et en tablant sur une possible alternance. Car, sur le fond, il se contente juste de demander « plus de temps et d’humanité pour répondre aux exigences de la Troïka » comme l’a affirmé son chef de file, Antonio José Seguro.
Pourtant, depuis le gouvernement socialiste de M. Socrates, en 2011, les mesures d’austérité n’ont fait qu’empirer la situation du pays : augmentation de la dette qu’elles sont censées réduire, démantèlement des services publics, explosion du chômage, émigration de plus de 300 000 Portugais. Ces recettes austéritaires ne fonctionnent pas, mais la Commission Européenne, le FMI, la CDU/CSU de Mme. Merkel imposent au gouvernement portugais de poursuivre et aggraver ces coupes sombres mortifères.
Petit à petit, la colère populaire monte et la recherche d’alternatives se construit. Le Parti de Gauche salue les très grandes mobilisations dans tout le pays et dans tous les secteurs qui se soulèvent contre cette situation : transports, services publics de santé, d’éducation, des administrations territoriales, les taxis, y compris les forces de l’ordre et les militaires. De leur côté, les recteurs d’université ont décidé de couper les relations avec le Gouvernement. La Confédération Générale des Travailleurs Portugais (CGTP) appelle à des mouvements unitaires du 16 au 20 décembre avec un grand rassemblement le 19.
Le Parti de Gauche soutient les combats du Bloco de Esquerda qui partage son projet écosocialiste, des verts et du PCP. Il souhaite la réussite de la convergence des luttes au Portugal dans la perspective de nouvelles élections législatives, permettant au peuple portugais d’ouvrir la brèche en Europe !
François Ralle Andreoli, Bruno Fialho, commission Europe