Mercredi 15 mai, les député-e-s ont abrogé le délit d’offense au chef de l’Etat, survivance du droit monarchique. Cette victoire n’aurait pas eu lieu sans la ténacité et le courage de notre camarade Hervé Eon, interpellé en 2008 par les gendarmes pour avoir tenté de brandir sur le passage de l’ancien président de la République une affichette reprenant l’une de ses citations « Casse-toi pov’con ».
Condamné en première instance puis en appel à 30 euros d’amende avec sursis, condamnation confirmée par la Cour de cassation, Hervé avait décidé, avec le soutien indéfectible du Parti de Gauche, de porter cette affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Avec succès.
Le 14 mars dernier, cette juridiction dont les décisions s’imposent aux États membres condamnait la France pour méconnaissance de la liberté d’expression, tout en mettant en lumière l’archaïsme du délit d’offense. Dès le lendemain de cette décision, Jean-Luc Mélenchon avait une nouvelle fois exigé l’abrogation du dit délit.
Grâce à la lutte, c’est désormais en bonne voie. Reste que la monarchie quinquennale est à peine écornée et que la mobilisation pour une refondation républicaine et sociale à travers une 6ème République doit se poursuivre. Ce qui n’empêche pas de s’en prendre aussi sans attendre à d’autres archaïsmes entravant la liberté d’expression : le délit de blasphème encore en vigueur en Alsace-Moselle en est l’un des exemples saisissants. La lutte continue !
Hélène Franco