Huit mois après Paris, un nouvel attentat massif a touché la France, dans la ville de Nice. Avec plus de 80 morts et de très nombreux blessés, le bilan humain est tragique. Ce crime nous horrifie. Nous exprimons toute notre solidarité avec les victimes et leurs familles.
En choisissant de tuer lors des fêtes du 14 juillet, ces terroristes nous signifient qu’ils attaquent aussi des principes qu’ils haïssent. Ceux, universels, de notre révolution et de notre république : liberté, égalité, fraternité.
Ce sont eux qu’il faut brandir et conforter dans ces moments terribles. Refusons toute stigmatisation et division : ces terroristes ne font pas le tri dans leurs victimes. Rappelons même que les premières d’entre elles sont musulmanes ou supposées telles. Les terrifiants attentats de Bagdad, Damas, Tripoli, au Liban, au Pakistan, en Afghanistan en témoignent.
L’état d’urgence, en place au moment de cet attentat, a témoigné de son inefficacité pour assurer la sécurité de nos concitoyens. De même l’opération Sentinelle épuise nos militaires sans qu’elle ne permette de déjouer les plans de ces lâches criminels. Il est temps de prendre des mesures concrètes.
Le Parti de Gauche propose plusieurs pistes.
Comme le préconise la commission d’enquête parlementaire, le renseignement humain intérieur et extérieur doit être renforcé. Cela nécessite d’accorder davantage de moyens humains et matériels y compris pour la police nationale et les services de l’Etat en général. Tout cela est évidemment contraire avec les politiques d’austérité budgétaires.
Daesh doit être frappé économiquement. Les financiers, y compris des entreprises françaises, du terrorisme doivent être punis, leurs biens et les avoirs saisis.
Une pression diplomatique drastique doit être exercée contre les inspirateurs wahhabites des terroristes, l’Arabie Saoudite et le Qatar en tête. Il faut également imposer au président Erdogan de mettre un terme définitif aux relations secrètes qu’il a trop longtemps maintenu avec Daesh.
Il faut rompre définitivement avec la politique étrangère menée dans cette région du monde par Nicolas Sarkozy puis François Hollande. En disloquant les Etats, elle a contribué au développement de foyers à partir desquels les organisations terroristes préparent leurs actions.
Il est urgent pour la France de prendre ses distances géopolitiques avec les Etats-Unis et l’OTAN. Elle doit au contraire aider militairement et collaborer, y compris en matière de renseignement, avec l’ensemble des pays et forces qui se battent aujourd’hui contre Daesh sur le terrain dans le cadre d’une coalition internationale sous égide de l’ONU. Car c’est dans cette région du monde, et dans le respect du droit international, que doit être éliminée la menace de Daesh.
Danielle Simonnet et Eric Coquerel, coordinateurs politiques du PG et Djordje Kuzmanovic, SN aux relations internationales