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Manuel Valls, l’obstacle à l’unité

Au lendemain des départementales, une chose est certaine : Manuel Valls est en train de diviser la gauche. Et sciemment. Seuls peuvent applaudir à son avalanche de mesures libérales jusqu’à la réforme Macron II, les thuriféraires de la Commission de Bruxelles. Comme si la croissance économique dépendait des freins posés par une bureaucratie tatillonne, un discours que même l’UMP n’ose pas resservir tel quel, et que seul serine en boucle le Medef, glande lacrymale en avant. Et son annonce de « flexibilisation » encore du « marché du travail » à la veille de la fête du travail du premier mai ne peut sonner que comme une provocation à l’encontre de ceux qu’il est censé défendre.


Ce que Manuel Valls, en bon adepte du blairisme sans imagination, tente d’importer ici, c’est la thèse de la triangulation. Le recentrage du parti social-démocrate est censé pousser la droite vers des extrêmes répugnants. Mais nous sommes en France et pas au Royaume-Uni. Et chez nous, il existe une extrême-droite qui tire les marrons du feu.
Et la tactique est définie : phrases mielleuses d’un côté, vendant les charmes de l’unité ; actes de rupture de l’autre, rendant l’unité impossible. Voilà pour qui croirait Manuel Valls.
Il est l’homme pour qui l’unité est un « talisman ». Cet homme dit tout et fait son contraire. Ce n’est pas pour rien qu’il fut lors des dernières départementales le fossoyeur de la gauche.

François Delapierre