Le débat européen n’a pas traîné. La victoire de Syriza en Grèce a rouvert la discussion sur la dette, sa soutenabilité et sa restructuration. Le fardeau imposé aux peuples européens est enfin sur la table des discussions.
Athènes ne manque pas d’arguments pour réclamer une restructuration de la dette. Il y a surtout le vote sans ambiguïté du peuple grec. Il y a aussi le volume de cette dette. Elle a atteint un niveau insoutenable pour l’économie grecque. Même Obama s’en est aperçu et l’a dit sur CNN ! Et une restructuration de la dette a déjà un précédent en Irlande en 2013, sans compter celle de l’Allemagne elle-même lors de la conférence de Londres en 1953 qui ramena la dette d’avant-guerre de 22,6 milliards à 7,5 milliards de Marks. Un précédent que Tsipras compte utiliser.
Mais le succès a résidé également dans la marche de Podemos du 31 janvier qui a été une véritable démonstration de force du mouvement que l’on ramenait jusqu’alors à un simple « champignon électoral ».
Le hic c’est que le peuple grec refuse l’austérité et que le desserrement de l’étau de la dette serait mis à son service sous la forme d’une hausse du salaire minimum. La différence avec notamment le cas irlandais tient dans ce fait. Ensuite, c’est que Tsipras présente tout recul de la Commission comme une avancée du peuple grec. C’est introduire de la démocratie dans des institutions qui la tiennent en horreur. La lutte au niveau européen est décidément politique. Nous, Français, avons aussi notre mot à dire.
François Delapierre