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Pour un peuple d’intermittents et de précaires ?

Ce sont 100.000 artistes et technicien-ne-s qui sont concernés par le projet de nouvelle convention de l’Unédic, soit 3,5% des millions de chômeurs que compte actuellement notre pays.

Quels qu’ils soient, ils sont victimes d’un capitalisme qui ne fonctionne qu’à la course à toujours plus de profits. Le MEDEF en porte une grave responsabilité, et voudrait imputer aux seuls intermittents et aux intérimaires une grande part du déficit de l’assurance-chômage.

La convention, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, prévoit notamment le durcissement du délai de carence entre le salaire et le début de l’indemnisation, précarisant encore un peu plus ceux qui le sont déjà. Rappelons que ces « privilégiés » que sont les intermittents du spectacle disposent d’un revenu annuel moyen de 9000 euros. Le gouvernement vient de missionner un de ses députés, pour « répondre à certaines inquiétudes exprimées sur la situation des intermittents du spectacle ».

Or, ce médiateur déclarait quelques jours avant le début de sa mission qu’il soutenait la volonté du ministre du travail d’agréer la nouvelle convention ! Une fois de plus, le MEDEF entend imposer la réduction des droits sociaux, avec la complicité du gouvernement. Les syndicats et collectifs d’intermittents qui s’opposent à l’accord sont aussi forces de propositions. C’est un vaste chantier qu’il faut ouvrir autour de la question de la rémunération des artistes, et le Parti de Gauche en prendra sa part.

La force d’un peuple est dans son imagination. Que seront demain nos théâtres et nos écrans sans les artistes ? Qu’en sera-t-il des arts de la rue ? des concerts ? de l’ensemble des activités culturelles qui n’existent aujourd’hui que par le travail des intermittents ? Miroir de la société, cette création interpelle notre regard sur le monde, participe de l’émancipation du citoyen. Un théâtre, un cinéma, c’est l’âme d’une cité. Et souvent, un festival est le premier atout économique d’un territoire.

Le Parti de Gauche soutient les travailleurs de la culture en lutte et la Journée nationale d’action du lundi 16 juin.

Le Parti de Gauche demande instamment au Gouvernement de ne pas agréer la convention Unédic en l’état. Il refuse la précarité généralisée pour toutes et tous.

Jean Michel Gremillet