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Le Parti de gauche solidaire des marées citoyennes au Brésil

L’ampleur du mouvement en cours depuis maintenant dix jours au Brésil semble surprendre tout le monde. Une chose est certaine : si des centaines de milliers de citoyens brésiliens sont descendus dans plus de vingt villes du pays, ce n’est certainement pas pour protester contre la seule augmentation du ticket de transport. Preuve en est qu’après la décision par le gouvernement de revenir sur cette augmentation des tarifs dans le transport urbain, les citoyens sont encore dans la rue, avec d’autres slogans, portant d’autres colères.

La question du ticket est en fait l’événement fortuit qui indique une dynamique profonde. Au-delà de leur lutte pour la gratuité dans les transports, c’est, en effet, la main-mise des sociétés privées dans ce secteur que les organisations étudiantes telles que « Mouvement passage libre » (MPL), à l’origine de ce mouvement, dénoncent avec raison.

Parmi les premières raisons de la colère des manifestants, figure le décalage immense entre les sommes faramineuses investies pour le prochain Mondial de Football de 2014 et le niveau de vie moyen des brésiliens. Les marées humaines qui continuent de déferler dans le pays réclament une augmentation des investissements publics.

Malgré les avancées indéniables des gouvernements successifs de Lula et de Dilma Roussef, notamment en matière de réduction de la pauvreté et de lutte contre le chômage, ces mouvements massifs et pacifistes de citoyens en soulignent les limites, dénonçant à la fois la corruption et les failles béantes dans les infrastructures sociales.

Le Parti de Gauche soutient les marées citoyennes au Brésil dont les revendications sont, comme le dit la présidente Dilma Roussef elle-même, « légitimes ». Nous condamnons toute criminalisation de ce mouvement ainsi que les répressions policières contre les manifestants. La colère exprimée au Brésil traduit la volonté citoyenne d’aller plus loin dans le combat contre les inégalités et le processus de transformations sociales.

Il convient que toutes les forces de gauche sachent se rassembler autour d’un message politique clair à l’attention du gouvernement et éviter toute tentative de récupération du mouvement par la droite, étrangère à ses revendications.