Sous couvert de « réorganisation interne » et de « simplification », le journal dit de référence vient donc de décider soudainement de rétrograder le service Planète qui ne sera plus qu’un pôle rattaché au service International. L’environnement sera désormais traité à travers le prisme de l’économie ou de l’Europe et ne sera plus représenté à la conférence rédactionnelle du quotidien.
Nous le regrettons. Même si la ligne rédactionnelle des pages Planète, il faut le dire, suivait hélas la même pente de bon ton institutionnel et socio-libéral que son journal, traitant certes et bien des problèmes d’environnement dans le monde, mais peu des alternatives concrètes en France, sans même parler de luttes et résistances citoyennes.
La chronique Écologie, qui fut la seule à tenir le compte de ces sujets, subsiste néanmoins. C’est une bonne nouvelle.
Nous en appelons toutefois à la vigilance : gardons en tête le précédent déplorable du New York Times dont la thématique environnementale a totalement disparu. Nous espèrons que résistera un ilot d’écologie politique dans cet océan « de révérence » qu’est devenu Le Monde.
Le Parti de Gauche, plus que jamais, en profite pour souligner l’importance croissante des médias alternatifs et indépendants. Il apporte tout son soutien aux journalistes qui refusent de voir leur métier se plier aux diktats de la bien-pensance des puissants.
Corinne Morel Darleux