Nous avons donc tenu notre 3ème congrès ce week-end à Bordeaux. C’était un moment important pour le Parti de Gauche car il témoignait d’un très net changement d’échelle. Avec maintenant plus de 12 000 adhérents, ayant subi l’épreuve du feu d’une élection présidentielle, notre parti s’est renforcé et se retrouve aujourd’hui avec des responsabilités bien plus importantes.
Après un congrès de lancement à Limeil Brévannes début 2009, un au Mans en novembre 2010 pour préparer la séquence des élections présidentielles et législatives sous le signe de la « Révolution citoyenne », nous avons voulu dans celui-ci affirmer clairement que nous nous n’avions pas l’intention de nous contenter d’être un parti de témoignage et de protestation mais que nous posions la question du pouvoir.
C’est le sens du titre de notre plate-forme politique, « Osons », adoptée à 95% des voix des délégués, et qui fixe notre feuille de route pour les 2 ans à venir. Cette affirmation, conjuguée avec notre volonté de ne rien lâcher, a été le fil conducteur de ce congrès tout au long des trois jours, jusqu’au meeting de clôture.
L’intervention de Jean-Luc Mélenchon a réuni quelques 5 000 personnes dimanche matin, une première pour un meeting du Parti de gauche. Certains y voient là une escalade de notre part.
Pour nous il ne s’agit que de responsabilité.
Au moment où la crise en cours à Chypre montre plus que jamais que la finance fait tout pour faire payer la note aux peuples et sauver par contre les intérêts des oligarchies de tous les pays, il est indispensable qu’il existe une alternative à ces politiques libérales, qu’elles soient menées par des gouvernements issus des rangs de partis de droite ou de partis de la social-démocratie. Oui, il nous faut construire en France et partout en Europe, une alternative à gauche. Cela choque le PS ? Mais, au vu du désaveu de plus en plus important de jour en jour de toutes celles et ceux qui ont voté pour François Hollande pour virer Sarkozy et pour faire une politique économique et sociale différente, il serait irresponsable de notre part de ne pas construire cette alternative, car cela signifierait laisser la porte ouverte à la désespérance.
Oui, il est possible de faire autrement et nous savons le faire. Et nous sommes bien décidés à le démontrer.
Martine Billard,co-présidente du Parti de Gauche
Crédit photo Remy Blang