Il y a un peu plus d’une semaine, l’abattoir du Vigan, qui est géré par la communauté de communes du Pays viganais, fermait ses portes à la suite d’images tournées et publiées par l’Association L.214. Images qui révélaient des conditions d’abattage inadmissibles de l’avis de tous -y compris et surtout des éleveurs et bergers- avec pour conséquences :
– L’ouverture d’investigation et d’enquête administrative, menée en interne par la Communauté de communes dont c’est la compétence.
– La suspension du personnel.
– La fermeture de l’abattoir du jour au lendemain.
Depuis, qu’en est-il ?
* On peut s’interroger sur les conditions de travail, à l’intérieur de l’abattoir, pour arriver à de tels «dysfonctionnements». Le personnel est-il assez formé, au niveau d’un savoir-faire mais aussi d’une éthique professionnelle ? Sont-ils assez nombreux ?
* On peut s’interroger également sur la méthode employée pour faire connaître ce problème : caméra cachée, images «choc» faisant fortement appel, en premier lieu, à l’émotion et non à la réflexion… Méthode qui eût pour conséquence les mesures d’urgence que l’on connaît.
Ces questions n’auraient-elles pas mérité d’être exposées et traitées en amont, évitant des préjudices immédiats importants au niveau de la vente directe, des circuits courts que nous défendons… Préjudices qui frappent aussi, de plein fouet, les 140 éleveurs et bergers pour qui l’abattoir du Vigan est un outil de travail indispensable.
A cet égard, l’édition du Midi Libre Alès – Cévennes du mercredi 2 mars apporte un éclairage intéressant avec l’ITV d’Annie Lashermes (rebaptisée Marie par une erreur d’imprimerie), éleveuse bergère à Saumane, à l’origine de la création de l’Association des Bergers de l’Aigoual. Cette association a mis sur pied de façon solidaire :
* Un système de relais pour l’agnelage de façon à proposer, tout au long de l’année, une vente directe de qualité en circuits courts, petits commerces… Moyen concret et basique de lutte contre les super structures que ce gouvernement veut imposer au monde paysan avec le TAFTA en ligne de mire…
* La défense et le développement de l’agropastoralisme méditerranéen. La transhumance, c’est l’entretien de la biodiversité : les brebis sont des tondeuses sélectives parfaites. C’est aussi l’entretien des drailles séculaires, moyen concret et basique de lutte contre les dangers d’incendie en montagne…
* L’agropastoralisme a sculpté le paysage Causses-Cévennes, ce qui nous a valu le classement au Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO.
En conclusion : c’est l’un des piliers de l’économie Cévenole qui est au centre des préoccupations : la sauvegarde de la filière ovine. En tenant compte des paramètres essentiels, l’abattoir du Vigan doit rouvrir dans les meilleurs délais possibles.
Comité Alès Pays Cévenol
Midi libre mercredi 2 mars 2016