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Emplois d’avenir : une solution précaire et cosmétique

La France compte 500 000 jeunes au chômage, soit26 % des jeunes actifs, un record historique. Alors que ce chiffre s’envole, le gouvernement s’obstine dans l’austérité et la politique de l’offre qui aggravent le mal. Quant aux seuls remèdes envisagés, ils sont cosmétiques et précaires, à l’image des emplois d’avenir.

Un dispositif peau de chagrin : seulement 150 000 contrats prévus

Les 150 000 emplois d’avenir de Hollande représentent :

– moitié moins que ce que Jospin avait fait : 310 000 emplois jeunes créés

– moitié moins que ce que le PS proposait (300 000 contrats d’avenir)

Un dispositif qui patine : 10 000 contrats signés en 4 mois

Le gouvernement tablait sur 100 000 contrats signés d’ici fin 2013.
Mais seulement 10 000 contrats ont été signés en 4 mois, depuis le  lancement des emplois d’avenir le 1er novembre 2012. A ce rythme là, il n’y aura que 30 000 contrats signés dans l’année.
Fataliste, le ministre du travail Michel Sapin a expliqué qu’il n’était « pas simple d’arriver à trouver des employeurs (…) pour ces jeunes qui ont très peu travaillé, très peu de formation »

Des emplois très courts et précaires

Des emplois aidés d’une durée de 1 an, renouvelables jusqu’à 3 ans

                        contre 5 ans pour les emplois jeunes de Jospin

Les contrats pourront être signés en CDD ou en CDI (dans ce cas l’aide cessera au bout de 3 ans)
La CGT a demandé (en vain) que l’aide publique soit fortement modulée pour favoriser les CDI.
La CGT a cependant obtenu par amendement du Front de Gauche dans le débat parlementaire l’obligation de formation liée au contrat et de tutorat sur le lieu de travail.

Le gouvernement dans l’impasse du chômage de masse

Alors que tous les indicateurs montrent que le chômage va exploser en 2013 et 2014 si la politique économique n’est pas radicalement modifiée, le ministre du travail Michel Sapin a répété le 4 mars 2012 : « inverser la courbe du chômage, il ne s’agit pas d’une promesse mais d’une volonté et d’un objectif que nous atteindrons à la fin de l’année »
Pourtant, pour faire baisser chômage l’OFCE estime qu’il faudrait au moins 1,5 % de croissance (indépendamment des autres changements possibles de politiques). Or la croissance prévue par le gouvernement pour 2013 est de 0,8 % et ce chiffre est en train d’être révisé autour de 0,1 %. Cela signifie que le pays s’éloigne à grande vitesse de la baisse du chômage.

Nos propositions alternatives contre le chômage :

Face à l’échec de la politique de l’offre et de la compétitivité et à l’impuissance des mesurettes avancées par le gouvernement, des solutions existent pour stopper l’hémorragie du chômage et recréer des emplois :

  • interdiction des licenciements boursiers et des suppressions d’emplois dans les entreprises en bonne santé financière
  • moratoire sur les licenciements collectifs
  • relance de l’activité par le partage des richesses et la planification écologique, avec notamment :
  • hausse des bas salaires pour relancer la consommation populaire (SMIC à 1 700 euros = + 20 %)
  • programme d’investissement public : construire 200 000 logements sociaux par an, ouvrir 100 000 places de crèches par an, plan pour les énergies renouvelables et les transports collectifs
  • droit de véto des représentants du personnel sur les décisions stratégiques des entreprises
  • droit de reprise de l’activité par les salariés en coopérative