Le 17 décembre, le Parlement a définitivement adopté le projet de loi santé. Si le paquet de cigarettes neutres, la mise en place de salles de shoot ou le droit à l’oubli constituent des progrès, les zones d’ombres et les renoncements sont nombreux.
S’agissant de la mesure phare, le tiers payant généralisé, il ne sera effectif que fin 2017 et ne sera pas exclusivement géré par l’Assurance maladie. En matière de santé publique, on assiste même à certaines régressions comme l’assouplissement de la publicité pour les boissons alcoolisées.
Surtout, cette loi ne répond en rien aux urgences actuelles et aux besoins futurs :
– aucune réforme de la médecine de ville alors que les déserts médicaux se multiplient, que le paiement à l’acte a prouvé ses effets néfastes et qu’il devient urgent d’interdire les dépassements d’honoraires – pas de suppression des franchises instaurées par la droite, ni d’amélioration du taux de prise en charge par l’Assurance maladie, seules mesures permettant de lutter efficacement contre le renoncement aux soins – nulle amélioration des conditions de travail à l’hôpital au sein duquel la logique gestionnaire sera renforcée – aucune mesure permettant de lutter contre l’influence de l’industrie pharmaceutique Le Parti de Gauche dénonce une loi santé qui ne répondra en rien à dégradation de la santé de la population et à la privatisation rampante et rappelle ses propositions :
– création massive de centres publics de santé et interdiction des dépassements d’honoraires – prise en charge à 100% par la sécurité sociale d’un panier de soins solidaire – création d’un pôle public du médicament – fin de la logique de l’hôpital entreprise
Ces mesures peuvent être facilement financées en luttant contre les dépenses inutiles qui ne servent que des intérêts privés.
Marie-laure Darrigade , Secrétaire Nationale du Parti de Gauche à l’Enfance, la Santé et la Protection sociale