Alcatel, Norbert Dentressangle, Lafarge… Les ventes d’entreprises françaises à des actionnaires étrangers se multiplient. Chaque fois, le gouvernement s’illustre par son laisser-faire sans se soucier ni de l’emploi ni la maîtrise technologique.
- Macron préfère s’occuper à étendre le travail du dimanche alors que sa loi est embourbée au parlement. Le gouvernement recourra-t-il de nouveau à l’article 49-3 de la Constitution pour imposer ce texte lors de son retour devant l’Assemblée en juin ? Entre deux débats parlementaires, le ministre de l’Économie trouve seulement le temps de soutenir Philippe Varin, nommé président du Conseil d’administration d’Areva par le gouvernement il y a peu. Même le porte-parole du gouvernement avait osé critiquer la retraite-chapeau de l’ex-patron de PSA. M. Varin a menacé de démissionner obtenant aussitôt le soutien de M. Macron : « le gouvernement [lui] maintient sa confiance ». Y compris pour mener à bien les 3 à 4000 suppressions d’emplois en France annoncé le 7 mai !
En fait, M. Macron est le ministre de la destruction de l’économie. Tout juste bon à brader l’indépendance technologique de la France à l’heure où Alcatel va être avalé par Nokia, après avoir été pillé par Lucent. Comme il a abandonné Alstom à General Electric, sabordant même les maigres concessions obtenues par M. Montebourg. La transition écologique n’a pas non plus ses faveurs. Il a ainsi accepté – décidé ? – la fermeture par EDF de sa filiale Nexcis, pourtant en pointe technologiquement, capable d’intégrer des cellules photovoltaïque dans des vitrages. C’était un point d’appui pour reconstruire une filière détruite par le libre-échange. Et que dire de l’abandon du projet d’autoroute ferroviaire entre le Pas-de-Calais et les Landes car « non-rentable » ? Macron et ses collègues préfère libéraliser plutôt qu’investir pour réduire les émissions de Co².
Ses tribunes creuses appelant à « retrouver l’esprit du capitalisme industriel » sonnent faux. Comment croire à sa défense de « l’investissement de long terme » quand la mise en place de droits de vote double pour des actionnaires s’applique au bout de deux ans seulement de présence au capital d’une entreprise ? Et alors que l’État n’a acheté des actions Renault que pour quelques semaines, le temps de faire valider ce système et de revendre ces actions : le contraire de ce qu’il prône ! En réalité, ce système n’a été proposé par le gouvernement que pour préparer les privatisations à venir : on pourra vendre des actions car nous garderons les mêmes droits de vote, entend-on déjà.
Décidément, chaque fois que l’intérêt général est en jeu, le gouvernement choisi le camp adverse.
Matthias Tavel