Le gouvernement vient d’autoriser les communes à augmenter de 20% la taxe d’habitation sur les résidences secondaires situées dans des zones dites tendues. En effet dans ces zones les travailleurs ne trouvent pas à se loger pendant que des centaines de logements hors de prix restent vides les 3/4 de l’année. Mais il se trouve encore des socialistes et membres du gouvernement, tel Rebsamen et Annick Lepetit pour s’offusquer que l’on taxe les riches !
Face à la montée des contestations des collectivités locales contre les baisses des dotations de l’Etat, Sapin lâche donc un petit lest. Mais dans le meilleur des cas, si toutes les communes concernées l’appliquent, cette taxe ne devrait rapporter que 150 millions d’euros : ça ne pèse pas lourds face aux 11 milliards amputés aux collectivités ! Elle ne saurait masquer l’asphyxie des collectivités locales qui va s’aggraver encore dans le budget austéritaire de 2015 et le processus déconstituant à l’œuvre via la réforme territoriale.
Non seulement la taxe sur les résidences secondaires devrait être bien plus élevée, mais il faudrait enfin recenser sérieusement les logements vacants pour pouvoir leur appliquer une taxe réellement dissuasive, permettre de les remettre dans le circuit locatif et développer à l’occasion des logements sociaux diffusés dans les immeubles et pour finir, exiger que l’intégralité des recettes de ces taxes abondent le financement du logement social.
Mais après avoir détricoté les maigres avancées de la Loi Alur Duflot, et poursuivi le désengagement de l’Etat dans l’aide au logement public, la lutte contre la spéculation immobilière et le développement du logement social ne sont toujours pas les priorités du gouvernement….
Danielle Simonnet, Conseillère de Paris et Secrétaire Nationale aux émancipations urbaines.