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Quand les masques tombent, les 343″bien nommés »

Le débat parlementaire sur l’abolition du système prostitutionnel commence à peine. Il fait toutefois l’objet d’une levée de boucliers de quelques réactionnaires, préoccupés par la perte de leur privilège. Leur nom ? « Les 343 salauds : touche pas à ma pute » qui regroupent des hommes (et seulement des hommes) célèbres notamment pour leur engagement réactionnaire.

Un nom qui insulte le mouvement féministe

Le Parti de Gauche condamne l’insulte au mouvement féministe que constitue ce nom. Le « manifeste des 343 » rédigé par Simone de Beauvoir en 1971 était un acte de résistance civique. 343 femmes affirmaient avoir avorté et s’exposaient ainsi à des poursuites pénales. Il s’agissait alors de lutter pour le droit des femmes à disposer de leur corps et de leur destinée. Disposer de leur corps en choisissant librement de pratiquer ou non un IVG, et disposer de leur vie sans se laisser enfermer dans le destin de mère que la société patriarcale veut réserver aux femmes.

Cet acte de libération, symbolique de la lutte émancipatrice des femmes, est aux antipodes de la poignée de machistes qui s’émeuvent aujourd’hui. Les 343 résistantes d’hier défendaient leur liberté à disposer de leur corps, ceux d’aujourd’hui revendiquent le privilège de disposer du corps des femmes pour leurs besoins. Les 343 femmes de 1971 revendiquaient l’égalité et leur droit à l’émancipation, ceux d’aujourd’hui veulent les enfermer dans un rôle d’objet sexuel au service des hommes.

Abolition du système prostitutionnel

Le Parti de Gauche réaffirme sa position abolitionniste. Les corolaires de la prostitution sont la traite d’êtres humains et le proxénétisme. Elle s’accompagne donc d’un système esclavagiste inhumain qui organise et marchandise des violences ignobles faites aux femmes. Il faut y mettre un terme !

Le Parti de Gauche est donc favorable à ce qu’une loi pénalise le client, redouble la traque aux proxénètes et aide les prostituées à s’extraire de ce milieu en leur offrant, une véritable protection contre leur proxénète, des papiers pour celles qui n’en ont pas, un accès au soin, des logements et des formations pour leur insertion professionnelle et sociale.

Delphine Beauvois, secrétaire nationale à l’Egalité et au Féminisme

Romain Jammes, responsable de la commission féminisme du Parti de Gauche