Noël Mamère quitte son parti et il va voter contre le budget. C’est un acte politique retentissant. D’abord en raison de la personnalité en cause et de la place qu’il a occupée dans la construction de son parti. Ensuite parce qu’il s’agit du seul candidat des Verts qui ait franchi la barre des cinq pour cent à l’élection présidentielle. Enfin parce qu’il donne un sens politique à sa critique de la politique gouvernementale en s’opposant au budget qui le concrétise. Ses critiques préalables n’ont été jamais été entendues ni même écoutées. Après la prise de distance d’Eva Joly, l’éviction de Delphine Batho et le congédiement de Pascal Durand pour lèse-majesté, la liste des victimes du règne de la muselière s’allonge.
Au final, le départ de Noël Mamère et son vote contre le budget fait constater officiellement l’entrée en agonie de l’alliance gouvernementale. Dans quelques mois la compétition des listes vertes avec celles du PS au premier tour des municipales puis des européennes achèveront le constat d’incohérence.
L’acte que pose Noël Mamère peut être fondateur s’il permet une action collective positive et unifiante. Je forme le vœu que Noël Mamère entende nos appels à la formation d’une alliance alternative à gauche. Oui, la politique austéritaire du gouvernement et son goût pour la mise au pas des récalcitrants sème le désespoir. Il ne doit pas être amplifié par notre incapacité à trouver le moyen de proposer à notre peuple de faire autre chose, autrement ! A bientôt peut-être Noël, Eva et vous autres nos camarades rebelles et têtes dures.
Jean-Luc Mélenchon