«

»

JALLATTE, suite

Copie de IMGP5998_DxO

650 000, c’est le nombre de paires de chaussures qui doit être produit par l’unité de Jallatte de Saint-Hippolyte du Fort (Gard) pour que l’usine soit viable. Ce chiffre est le résultat d’une expertise commanditée à la SECAFI par les représentants syndicaux après l’annonce d’un plan de restructuration prévoyant la suppression de 58 emplois sur les 133 (1) restants.

Actuellement 400 000 sortent des ateliers du leader de la chaussure de sécurité. Les ouvrier(e)s rassemblés devant la Sous-préfecture du Vigan le 14 janvier dernier (photo ci-dessus) dénoncent le plan de la direction qui invoque, quant à elle, la nécessité de fabriquer 500 000 paires avec « un effectif adapté », autrement dit, moins 44 % de son personnel. D’après l’expertise et les syndicats, ce plan  entrainera la fermeture totale de l’usine avant la fin de l’année. Il faudrait au contraire rapatrier la production tunisienne et passer ainsi à 650 000 avec 12 emplois supplémentaires.

Après la fermeture du site d’Alès en 2007, délocalisé en Tunisie pour gaver les actionnaires d’un fond de pension italien, la qualité de la production s’est dégradée et s’est trouvée concurrencée par la Chine. Deux usines tunisiennes sur quatre ferment. Le groupe JAL accuse des pertes, Saint-Hippolyte ne représentant que 1% de ses pertes (63 millions au total en 4 ans). Ce site  est pourtant visé alors qu’il est le fleuron du groupe par la qualité de son travail, nulle part ailleurs une telle qualité n’est produite.

En 2007 déjà, pour préserver l’unité de Saint-Hippolyte, une purge a été effectuée par des mises en retraite anticipée et par des aides publiques considérables.

Il va sans dire, que la citation « quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage » s’applique ici. Les ouvriers déplorent depuis des années le manque de suivi dans l’approvisionnement en fournitures. « Il manque toujours quelque chose, les tiges, les lacets. On ne peut pas terminer le travail et répondre à la demande dans ces conditions », explique un employé.

La bataille est de nouveau engagée depuis novembre et demain, jeudi 23 janvier une manifestation de soutien aux ouvriers de Jallatte est prévue  à 10h devant la Préfecture de Nîmes.

(1) 690 ouvriers en 1968