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Call-Expert « Nous avons une seule préoccupation, bien servir nos clients »… Et vos 105 employé-e-s alors ?

À nouveau la ritournelle bien connue qui reprend : des salarié-e-s en lutte accusé-e-s de dégradation, de saper l’entreprise, de séquestrer leur patron, de refuser d’entendre raison, des patrons acculés par une baisse du chiffre d’affaire, des « charges » trop lourdes et des pouvoirs publics impuissants…

Qu’en est-il vraiment ? 105 Salarié-e-s se retrouvent sur le carreau, sans emploi, sans un sous, avec le peu d’armes que leur offre la loi pour se défendre. Bertrand Delamarre (PDG de Call-Expert) a bénéficié de fonds publics considérables (130 000 € de FIBA, 500 000 € pour les contrats pro, effacement de 500 000 € de dette Urssaf), il est en cessation de paiement depuis septembre 2012 et a contracté 2 800 000 € de dettes composées notamment de cotisations Pôle Emploi, Urssaf, impôts, loyers… Il continue cependant à faire prospérer son groupe et compte délocaliser l’activité. On peut à ce titre citer son propre communiqué :

« Call Expert constitué de trois établissements, Abbeville, Paris et Roubaix, n’est pas concerné ni impacté par la regrettable dégradation de la situation que la filiale Alésienne connaît. Le groupe continue sa croissance, malgré un environnement concurrentiel très vif qui contraint nos prix de vente et donc nos marges. Nous avons une seule préoccupation, bien servir nos clients »

Monsieur Delamarre, au prix de vos employé-e-s ? Au prix de l’argent public ?

Le 25 juin, en CE extraordinaire, Bertrand Delamarre absent du site depuis le 4 juin, daigne enfin se présenter face à ses responsabilités, les salarié-e-s apprennent alors la liquidation de leur entreprise et aussitôt le patron file. Les salarié-e-s retiennent la camionnette entourée d’une barrière de sécurité pour que la discussion reprenne. C’est alors que la brigade anti criminelle et les CRS interviennent, dégageant la route au PDG usant de la force physique. Elles étaient 8 à tenir tête à 20 agents des forces de l’ordre.

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Ce 27 juin, Stéphanie Mallia, Déléguée Syndicale à l’ULCGT d’Alès, était assignée en référé au tribunal d’Alès pour dégradation et blocage du site d’Alès. La convocation au tribunal initialement prévue pour le 4 juillet a été avancée d’une semaine et annoncée par courrier il y a seulement deux jours. L’avocate de Stéphanie a demandé un report d’audience, n’ayant pas reçu le dossier de la partie adverse.

Nouvelle accélération du côté de la liquidation de l’entreprise également. Alors que les salarié-e-s souhaitaient une liquidation de l’entreprise au 24 juillet comme l’avait proposé M. Delamarre, ce qui leur permettrait de prospecter pour un éventuel repreneur, mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi ou monter un dossier de création d’une SCOP, la date de l’audience est avancée au 2 juillet.

Les pouvoirs publics brillent par leur absence, le Sous-Préfet d’Alès Christophe Marx, le député PS William Dumas, Max Roustan maire UMP d’Alès et président de l’Agglomération (propriétaire des locaux), personne n’a de temps à consacrer à ces 105 employé-e-s. Personne ne juge bon d’interpeler Bertrand Delamarre sur ses devoirs de citoyen et de chef d’entreprise.

Des convocations au tribunal pour les syndicalistes, des liquidations expédiées par les pouvoir public, des autoroutes ouvertes par les forces de l’ordre pour le patron. Où est la justice dans tout ça ?

Xavier Aliot

Pour soutenir leur lutte, vous pouvez adresser vos dons à l’ULCGT d’Alès.

1 Commentaire

  1. martin 30

    Super article; C’est révoltant! Solidarité!

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