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La liberté d’expression n’est pas à géométrie variable

Le 22 avril dernier, Aminata Traoré n’a pas été autorisée à se rendre en France.

Le Président François Hollande, lequel encore candidat disait « ne pas vouloir inviter les dictateurs à Paris », a reçu à l’Elysée le roi Abdallah II de Jordanie, le prince héritier d’Abou Dhabi, le Cheikh Al Thani, premier ministre du Qatar, le roi du Bahreïn, le président gabonais Ali Bongo, le fils du roi d’Arabie Saoudite, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev ou encore le président tchadien Idriss Déby qui a passé en revue la Garde Républicaine.

Par rapport à cet aréopage de tout-puissants autoritaires, qui peut bien être Aminata Traoré ?

Aminata Traoré, ex ministre de la culture du Mali, lutte contre le libéralisme, responsable selon elle du maintien des pays africains dans la pauvreté. En tant que militante altermondialiste, elle prône une indépendance authentique des Etats africains par rapport aux diktats des banquiers et des multinationales occidentales, lesquels ne produisent que de la misère et son corollaire la violence.

Il y a sûrement quelque chose dans les engagements d’Aminata Traoré qui ne plaît pas au président Hollande, mais quoi ?
Sans doute que Madame Traoré comptait donner sa vision de la situation et son appréciation de l’intervention française au Mali et qu’elle ne comptait pas complimenter le gouvernement français! Sans doute qu’elle compte comptait informer ses compatriotes, nombreux en France, avant les « élections » qui sont organisées dans son pays.

Dès lors, le refus de donner un visa est un acte hostile contre la démocratie malienne avant les élections. Il vient de Paris qui prétend pourtant vouloir aider au rétablissement de la démocratie au Mali.

Jean-Luc Mélenchon