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Assemblée générale du PG30 en présence de Manuel Bompard

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Le coordinateur national de la France insoumise Manuel Bompard sera à Nîmes ce dimanche pour l’assemblée générale du Parti de gauche gardois, suivie d’un temps d’échange avec les Insoumis(es) en vue de la convention nationale du mouvement.

En amont de sa venue dans notre département, celui qui a été directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière élection présidentielle évoque le futur de la France insoumise et du Parti de gauche. Et il l’affirme, ce n’est pas parce que la France insoumise n’a pas de députés dans le Gard qu’elle restera les bras croisés.

Objectif Gard : Si au niveau national, la France insoumise se pose en première opposante à Emmanuel Macron, dans le Gard elle manque cruellement d’élus, malgré des résultats encourageants aux dernières élections, et ce rôle semble dévolu au Front national. Comment inverser la tendance ?

Manuel Bompard : Le travail d’opposition ne passe pas que par les institutions, il s’effectue aussi sur le terrain, en expliquant, en mobilisant contre la politique d’Emmanuel Macron. C’est un travail que nous avons déjà engagé en septembre et octobre, nous avons pris des initiatives, il y a eu la marche du 23 septembre, le soutien aux journées de mobilisation des syndicats. Et ce rôle de premier opposant n’est pas une fin en soi, nous avons pour objectif de promouvoir une politique alternative. Nous avons la volonté d’être une force d’alternance, et ça passe par un travail sur le terrain.

« La mobilisation n’a pas été à la hauteur de ce qu’on aurait espéré »

La mobilisation contre les ordonnances travail a été plus faible que l’année dernière contre la loi El Khomri. Est-ce dû à une résignation, notamment du peuple de gauche ?

Non, je ne pense pas. Je crois que les ordonnances ne sont pas majoritaires dans la population, c’est ce que toutes les enquêtes d’opinion ont démontré. Seulement, il n’est pas si facile de transformer une non adhésion à un projet en mobilisation contre un projet. Après, il est clair que la mobilisation n’a pas été à la hauteur de ce qu’on aurait espéré, et il faut dire que la manière d’organiser la mobilisation n’a pas donné toutes les chances de la réussir, notamment avec une séparation un peu factice entre les syndicats. Pour arriver à faire reculer le gouvernement, il faut créer une convergence avec les syndicats et les associations. A la France insoumise, nous continuerons à mobiliser, avec notamment une manifestation le 16 novembre, même si pour l’instant la mobilisation ne correspond pas à nos espérances.

Plus largement, comment mobiliser aujourd’hui ?

Déjà en arrivant à montrer que tout le monde tire dans le même sens et peut travailler ensemble. Notre rôle n’est pas de rester dans une politique oppositionnelle, mais être aussi une force propositionnelle, les gens se mobilisent plus quand ils voient qu’on est capables de proposer une alternative. La France insoumise a vocation a travailler pour être utile tout de suite. Dans le Gard, on travaille à des permanences pour être une force qui montre son utilité, avec par exemple du soutien scolaire, de la solidarité concrète. Nous ne sommes pas uniquement sur le territoire politique, c’est une démarche plus large, pour faire société au sens large, et cette question sera au coeur des échanges dimanche.

« Le Parti de gauche n’a pas forcément vocation à se pérenniser »

Justement, dimanche vous assistez à l’assemblée générale du Parti de Gauche du Gard, dont vous êtes issu, comme beaucoup de membres du premier cercle de Jean-Luc Mélenchon. Quelle place a le PG dans la France insoumise ? Et en grossissant le trait, quelle différence y a-t-il entre le PG et la France insoumise ?

Le PG a été parmi les forces à l’initiative de la France insoumise, il soutient la France insoumise, mais ses militants sont engagés au même titre que les autres dans les groupes d’action de la France insoumise. Après, le PG est un parti politique qui n’a pas forcément vocation à se pérenniser. Il est plutôt en train de passer la main à la France insoumise, avec qui d’un point de vue programmatique il n’y a pas de différence. Le PG fera son congrès en juin, et je pense que la question de la pérennité du parti sera posée.

Vous venez dans le Gard aussi pour préparer la convention nationale des 25 et 26 novembre, durant laquelle l’avenir du mouvement sera évoqué. Parmi les questions : quelle structuration pour la France insoumise ? Quelle place pour les comités locaux, les « groupes d’action ? »

Ça fait effectivement partie des sujets en discussion dans le processus de convention, avec la boîte à idées, la consultation et le vote en ligne. L’état d’esprit général qui en ressort est de garder une forme de mouvement, et de ne pas se structurer comme un parti traditionnel. On s’appuie sur les 5 000 groupes d’action, et l’idée est plus que la France insoumise soit un réseau autour de ces groupes. Les groupes d’action sont autonomes, on veut garder cette grande liberté d’action locale. Bref, garantir une autonomie extrêmement forte et une structure nationale légère, pas pyramidale comme un parti politique.

« La France insoumise, un label »

Enfin, la question des alliances politiques est-elle définitivement tranchée ? On pense au cas Corse, où une alliance entre Insoumis et Communistes a été nouée en vue des élections territoriales.

La France insoumise est engagée dans une démarche visant à sortir des cartels électoraux, des alliances nouées au sommet entre partis politiques, sans cohérence, dans lesquelles les citoyens ne se retrouvent pas. En Corse, la liste n’est pas soutenue par le mouvement et n’engage pas la France insoumise. Après, notre mouvement n’est pas replié sur lui-même, si des organisations veulent s’inscrire dans notre démarche, elles sont les bienvenues. La France insoumise reste un label commun ouvert à tous ceux qui veulent le rejoindre.

Propos recueillis par Thierry Allard

https://www.objectifgard.com/2017/11/03/jour-manuel-bompard-bras-droit-de-melenchon-france-insoumise-etre-utile-de-suite/