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Le maillon faible

Une chose est certaine : ce n’est pas la loi renseignement qui dissuadera des Talibans. En revanche, elle risque d’importuner les « vrais gens », pris pour cible d’un amalgame constant entre terroristes et voisins de palier. Quoi qu’il en soit, ce Patriot Act à la française a permis à Manuel Valls de se rapprocher des « neocons » étasuniens. Un rapprochement que suggèrent ses prises de positions sur la laïcité. Les lendemains du 7 janvier ne peuvent pas faire oublier son combat de long terme contre la loi de 1905. Dès 2005, il publie La laïcité en face, pour une laïcité « ouverte » qu’il pratique en se rendant à la cérémonie de béatification de Louis Brisson à Troyes, alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Louis Brisson qui avait la particularité d’être à la fois misogyne, antisémite et intégriste.

Non seulement Valls ne conteste pas le Concordat d’Alsace-Moselle, mais il est soupçonné d’être directement intervenu en 2013 dans le choix de l’évêque de Metz. Début mars 2015, il se rend à Strasbourg cette fois, toujours en territoire concordataire, pour annoncer des mesures en faveur d’un « Islam de France ». Il évoque des mesures sur la formation des imams et le financement des mosquées.

La prétention des Eglises à influer sur le cours de la vie ici-bas se combat globalement et ne se résume pas à un problème de modernisation de l’Islam. Et cela Manuel Valls est très mal placé pour l’incarner.

François Delapierre