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Déconventionnements dans le réseau scolaire français à l’étranger !

Réseau scolaire français dans le monde :

M. Fabius, pas une fermeture de plus, pas un déconventionnement de plus !

Lycee-Francais-Madagascar

Après les fermetures et les menaces de fermetures (lycées français de Diego Suarez, de Palma de Mallorca, école d’Agadir), voici que se multiplient les déconventionnements dans le réseau scolaire français à l’étranger. Le déconventionnement d’un lycée français lié à l’AEFE est lourd de conséquences pour les élèves de l’établissement, les parents et les personnels. Il met en péril, par le retrait de l’État français, la pérennité des liens de coopération culturelle et éducative qui se sont tissés depuis des décennies.

L’Association “Liceo franco-mexicano A.C.-LFM A.C.”” a décidé le 11 novembre dernier de dénoncer la Convention signée avec l’AEFE en 2002 qui la lie à la France. Le Ministère des Affaires Etrangères a pris acte de cette décision qu’il dit ne pas partager, tout en se préparant à lui retirer son aide (plus de 80 postes de titulaires de l’éducation nationale). Pourtant, le lycée franco-mexicain scolarise 3600 élèves sur deux sites dans la capitale mexicaine.

Le Parti de gauche s’étonne que les autorités françaises qui se disent très attachées au maintien de ce lycée, n’aient pas tenté d’empêcher cette évolution. Depuis plusieurs mois le Président de LFM A.C. ne cachait pas son intention de déconventionner le lycée. Le seul argument avancé pour justifier cette initiative est l’augmentation du transfert demandé par l’AEFE à l’établissement pour payer une partie des salaires des fonctionnaires détachés. Celle-ci entrainerait un effort financier supplémentaire pour les parents d’élèves, conformément à la politique d’inflation des frais de scolarité qu’impose cette agence depuis des années au risque de mettre en péril l’ensemble du réseau.

Cette situation souligne la dérive dans laquelle sont plongés les établissements français à l’étranger. D’un côté elle souligne la fragilité du statut des établissements simplement conventionnés, par rapport aux établissements en gestion directe de l’Etat français. Ici, la décision arbitraire d’un directeur d’association, contraire au souhait des familles et des autorités françaises elles-mêmes, plonge l’avenir de l’établissement dans une grande incertitude.

Elle s’inscrit aussi dans le contexte plus général de la politique austéritaire du gouvernement français dont les effets sont terribles à l’étranger. Le 28 août dernier, M. Laurent Fabius avait pourtant affirmé, lors de la Conférence des Ambassadeurs, que “ce réseau ne sera(it) pas touché par les économies budgétaires mises en œuvre”. Le gouvernement socialiste assume donc, une fois de plus et sans vergogne, de rompre avec ses engagements vis à vis des Français de l’Étranger. En effet, le budget de fonctionnement de l’AEFE a finalement été diminué de 8,5 millions d’euros dans la loi de finance 2014, en complète contradiction avec les promesses avancées. La version officielle est que cette diminution est compensée par l’augmentation du même montant de l’enveloppe des bourses (insuffisante quoi qu’il en soit par rapport à l’essor des élèves dans l’ensemble du réseau). En réalité, il ne s’agit pas d’une augmentation nette des bourses mais en grande partie du reversement des sommes attribuées antérieurement à la Prise en Charge Sarkozy supprimée par l’actuel gouvernement. Il y a donc bien un manque à gagner, et surtout au-delà de l’aide aux personnes, une baisse des moyens de fonctionnement de 425,5 M d’euros à 416,5 M d’euros, que les établissements seront amenés à compenser en augmentant, une fois de plus, les frais de scolarité.

Soucieux de préserver les principes de l’enseignement public, laïc et républicain véhiculés par le réseau scolaire français de l’étranger, le Parti de Gauche exige du gouvernement français le maintien des moyens destinés au Lycée franco-mexicain, une attitude ferme face aux prétentions de LFM A.C. et la renégociation d’une convention qui tienne compte de la participation réelle de la France dans le budget et la vie de l’établissement. Enfin, le Parti de Gauche exhorte les différents acteurs de cette crise de prendre en considération en premier lieu l’intérêt des élèves, la qualité de l’éducation, les conditions de travail et de rémunération de toutes les catégories de personnel enseignant ou administratif, français et mexicain. Le dialogue entre toutes les parties prenantes et la transparence dans la gestion permettront de rétablir la confiance au sein de l’établissement et assurer aux élèves un climat de sérénité propice à leurs études.

A condition bien sûr que le gouvernement mette un terme à sa politique austéritaire dont les effets sur le réseau diplomatique, consulaire et culturel français dans le monde sont dévastateurs et peut-être irréversibles.

Département des Français de l’étranger du PG