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12 novembre 1794

Club-des-jacobins

Le club des jacobins est fermé par décision de la Convention nationale le 12 novembre 1794. Cette fermeture fait suite à la chute de Maximilien Robespierre, Louis Antoine Saint-Just et vingt autres jacobins le 10 thermidor de l’an II. Elle illustre la période réactionnaire de Thermidor.

Un décret du 16 octobre 1794, défend déjà aux sociétés populaires de « s’affilier et de correspondre en nom collectif ». Armée de ce décret, la « jeunesse dorée de Fréron », bandes de jeunes muscadins réactionnaires, ne limite plus ses agressions contre les jacobins. Des affrontements ont lieu au Palais-Royal, dans les Tuileries et sur la place du Carrousel, ou, les Jacobins et le peuple des faubourgs d’un côté, les « jeunes gens dorés » et les marchands de l’autre, se battent avec fureur. Le 12 novembre, la Convention approuve la fermeture du club au nom de l’ordre. Les associations populaires sont ainsi dissoutes de fait. Empressés d’en détruire le symbole les thermidoriens transforment l’immeuble des jacobins en marché « du 9 thermidor ».

Accusés d’avoir permis l’ascension de Robespierre, les clubs jacobins ont, de fait, joué un grand rôle tout au long de la Révolution. Conçu comme un club parlementaire, ayant pour objet de travailler à l’établissement et à l’affermissement de la Constitution, les jacobins participent à l’élaboration d’une culture politique dans tout le pays. Du couvent des jacobins où il tient sa première réunion, un vaste réseau se créé (jusqu’à 5500 filiales) à travers un système d’affiliation à laquelle s’ajoute une correspondance nourrie. L’objet du club est à l’origine de préparer les séances à l’Assemblée, en discutant d’avance les textes qui doivent y être débattus. Mais il devient aussi un lieu de débats sur la politique révolutionnaire, devenant un temps le siège du conflit entre Montagnards et Girondins.

Depuis sa fermeture, quelques tentatives de renaissance du club ont eu lieu notamment après la seconde guerre mondiale, autour de Charles Hernu. Mais le projet d’éducation populaire et républicaine s’est vite transformé en un groupuscule de radicaux plus ou moins contrôlé par le PS, loin de l’idéal politique et social de la période révolutionnaire.

Boris Morenas